Le SCS rassemble les professionnels du Conseil en sûreté. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs missions ? Et comment s'intègrent-ils dans la filière de la sécurité privée ?
Thierry Marchand : Je voudrais d’abord saluer le travail remarquable réalisé par Éric Chalumeau, auquel j’ai eu l’honneur de succéder. Je suis ravi qu’il ait accepté la Présidence d’honneur amplement méritée. J’associe bien sûr Alain Bauer, ancien vice-président ainsi que l’ensemble du bureau qui poursuit d’ailleurs l’aventure à mes côtés.
Depuis 2010, le Syndicat du Conseil en Sûreté fédère des personnes morales et physiques dont l’activité consiste à réaliser des prestations intellectuelles de conseil et d’ingénierie dans ce domaine, de plus en plus vaste et complexe, de la lutte contre les actes de malveillance.
Nos clients, aussi bien publics que privés, sont de toutes tailles et de tous secteurs. Leurs besoins sont donc multiples et évolutifs, mais surtout hautement spécifiques.
Le champ de compétence de nos membres, d’horizons très variés, couvre tout le spectre de la profession, des études (audit, analyse, préconisation) à l’Assistance à la Maîtrise d’Ouvrage (ou même d’Œuvre), en passant par le management et la formation. En ce sens, ils agissent autant en architecte qu’en chef d’orchestre de la politique sûreté de nos donneurs d’ordre.
Quels sont les principaux enjeux des professionnels du Conseil en sûreté ?
Thierry Marchand : Le récent rapport du gouvernement au parlement relatif à l’opportunité d’intégrer de nouvelles activités dans le périmètre du Code de Sécurité Intérieure, reprenant les conclusions du rapport dit « Klein », vient de rebattre un peu les cartes de notre profession. Nous en avons pris acte.
Tout en estimant que nous ne saurions relever de l’activité réglementée de la sécurité privée, le rapport reconnait toutefois notre profession comme un maillon de la sécurité intérieure. Cette reconnaissance nous oblige et ouvre un cycle nouveau pour la vie de notre organisation.
En effet, ne pas être soumis à la réglementation ne nous exonère en aucun cas d’apporter des garanties de savoir-être et de savoir-faire à nos clients, bien sûr et avant tout, mais également à l’ensemble de notre écosystème, partenaires et pouvoirs publics.
Nos membres s’engagent déjà sur une charte de déontologie mais nous souhaitons aller plus loin.
En tant que nouveau président du SCS, quels sont vos objectifs et quelles actions envisagez-vous de mener ?
Thierry Marchand : Afin de bien comprendre nos actions, permettez-moi d’abord de rappeler les missions de notre syndicat :
- Défendre la spécificité de l’activité aussi bien au sein de l’écosystème de la sécurité privée qu’en relation avec les pouvoirs publics ;
- Assurer la représentativité de cette profession qui reste à structurer ;
- Développer des passerelles et des échanges avec les activités connexes de notre domaine d’intervention ;
- Promouvoir notre action et l’action de nos membres au travers d’actions de communication (partenariats, événements, et des publications ;
- Réaliser des études prospectives sur l’évolution de notre écosystème, aussi bien du point de vue technique qu’organisationnel.
Dans le cadre de mon mandat et compte tenu des enjeux présentés précédemment, nous avons lancé plusieurs chantiers :
En premier lieu, renforcer notre crédibilité et asseoir notre profession dans le paysage de la sécurité sûreté.
Le SCS va ainsi proposer un Label « Qualité et performance du conseil en sûreté ». Ce projet, mis en chantier sous la précédente mandature, est aujourd’hui arrivé à maturité et sera officiellement mis en œuvre dans les mois qui viennent.
Synthétisant l’ensemble des critères qui nous paraissent essentiels pour mener à bien notre activité, il propose un ensemble de bonnes pratiques professionnelles.
Le Label permet ainsi de garantir à la fois un savoir-faire fondé sur la maîtrise des techniques et méthodes, mais également un savoir-être au travers d’engagements en termes d’éthique professionnelle ou commerciale.
A moyen terme, nous souhaitons également œuvrer à la création d’une filière métier en proposant des actions de structuration de la profession allant, nous l’espérons, vers de véritables formations qualifiantes ou certifiantes.
En second lieu, renforcer notre représentativité auprès des acteurs de notre écosystème.
Cela passe évidemment par l’augmentation de notre effectif. Un poste de vice-président dédié a ainsi été créé dernièrement afin de faciliter les adhésions nouvelles.
Nous souhaitons également étoffer notre attractivité en développant les services que nous proposons. Nous avons ainsi ouvert un espace « conseils juridiques » et un espace « forum à l’emploi » où nos adhérents peuvent déposer leurs offres d’emploi et consulter des offres de service.
Enfin, développer notre notoriété et faire entendre notre voix dans un secteur protéiforme.
Pour ce faire, nous continuons à travailler au quotidien à renforcer nos partenariats historiques avec la Gendarmerie Nationale avec laquelle nous organisons prochainement notre 3ème Forum et, bien sûr, avec la FFSP dont le SCS est membre fondateur.
Cette politique de partenariat est au centre de notre action. Nous espérons ainsi multiplier les échanges avec les professions « connexes » à notre activité et être présents systématiquement sur les manifestations (salons, conférences, séminaires) ayant un rapport direct avec notre activité. Nous ne nous interdisons pas d’être également à l’initiative de nos propres événements.
Vous le voyez, l’édifice, encore en construction, repose sur des bases solides et progresse rapidement.