Entretien avec Patrick Lanzafame, président du GPMSE, Groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique.

Extrait du magazine 360 #6 - Mars 2022

Le GPMSE s’affirme comme le « groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique ». Pourriez-vous rappeler en quelques lignes quels sont ces métiers ?

Patrick Lanzafame. Le GPMSE est le 1er acteur des activités de sécurité électronique

A ce titre il regroupe les activités d’installation, de maintenance, de télésurveillance, vidéosurveillance et vidéoprotection des systèmes de sécurité et de contrôle d’accès.

Par extension, les activités peuvent évoluer vers des métiers connexes comme la géolocalisation, l’assistance aux personnes, la surveillance des mobiles, l’analyse d’images.

Une des spécificités de notre groupement est qu’il rassemble des acteurs experts en sécurité qui prennent en compte tous les paramètres pour faire des études de risque de sécurité ou même de cybersécurité et choisir les meilleures solutions adaptées au contexte.

Par ailleurs, le GPMSE est la seule organisation patronale dont les adhérents installent et mettent en œuvre des systèmes dans l’esprit des certifications métier.  Le poids de la représentativité du GPMSE Télésurveillance ne cesse d’ailleurs de progresser ; il a atteint en novembre dernier près de 9%.

Quels sont les enjeux actuels de la filière ?

Patrick Lanzafame. On ne peut malheureusement pas encore parler de filière. Nous y travaillons ! Quoi qu’il en soit, les enjeux dont importants.

Les nouvelles technologies sont de plus en plus présentes et, bien entendu, en particulier dans la sécurité électronique sur toutes les activités que j’ai citées précédemment, notamment le contrôle d’accès, la transmissions d’alertes, les caméras et détecteurs intelligents.

Ce sont des technologies plus ou moins complexes qui font de plus en plus appel à l’intelligence artificielle avec un spectre d’implications très large.

Quel est le positionnement du GPMSE face à ces enjeux ?

Patrick Lanzafame. Notre positionnement est de mettre en avant les compétences des acteurs et adhérents du GPMSE. En effet, comme je vous l’ai dit, notre groupement rassemble des spécialistes dont l’expertise est un atout majeur pour répondre aux enjeux de sécurité actuels. Ils mesurent et prennent en compte le niveau de risques pour déployer les nouvelles technologies adaptées dont je vous ai parlé.

Il faut avoir conscience que notre métier évolue. Demain on ne se contentera plus de déployer des technologies dont on maitrise la mise en œuvre sans mesure la finalité et le niveau de risque. Nous serons de plus en plus amenés à effectuer des missions de sécurité globales où le couple homme-machine sera au cœur de toute stratégie.

Quels sont les défis auxquels sont confrontés les adhérents du GPMSE ?

Patrick Lanzafame. Ce sont essentiellement des défis technologiques et de formation.

En effet, compte tenu de l’évolution très rapide des nouvelles technologies, nous devons être en veille permanente et savoir comment les utiliser.

Un autre enjeu est lié à la cybersécurité avec les risques liés au développement des objets et matériel de plus en plus communicants. En tant que sachants, les adhérents ont un devoir de conseil vis-à-vis de leurs clients. Ils doivent donc être informés de leurs responsabilités.

Comment le GPMSE accompagne-t-il ses adhérents pour relever ces nouveaux défis ?

Patrick Lanzafame. Nous animons avec le CNPP des certifications métier qui prennent en compte ces problématiques.

Le GPMSE préside les certifications télésurveillance et installation des systèmes électroniques.

Au travers de l’accompagnement normatif que nous maitrisons, il y a au sein du GPMSE des commissions techniques avec des experts qui travaillent sur ces sujets. Et bien entendu, nous communiquons à nos adhérents les résultats de ces travaux en plus des informations relatives aux évolutions règlementaires.

Quelles sont les grandes tendances qui se dégagent en matière d’innovations technologiques ? Quelles sont, selon vous, celles qui peuvent changer sensiblement les métiers de la sécurité électronique ?

Patrick Lanzafame. Incontestablement l’Intelligence artificielle ou plutôt l’intelligence améliorée. On voit que les systèmes se miniaturisent, intègrent de plus en plus de technologies et communiquent entre eux.

On note également des évolutions importantes en matière de traitement de l’image local ou déporté. Et par déclinaison, l’hypervision : le fait de pouvoir agréger plusieurs technologies sur une seule gestion de manière à pouvoir faire des corrélations pour créer des alertes ou tirer des statistiques. L’exemple de la smart city illustre bien cette tendance.

À l’inverse, quelles sont les technologies amenées à disparaître ? Pourquoi et à quelle échéance ?

Patrick Lanzafame. Les technologies analogiques sont amenées à disparaitre car elles font appel à des technologies difficiles à mettre en œuvre. Mais il faut tout de même relever que ces technologies ont l’avantage d’être moins perméables à des menaces de cybersécurité puisqu’elles ne sont pas ouvertes vers l’extérieur et qu’elles ne font pas appel au système radio.

Comment définiriez-vous le rôle et la place des métiers de la sécurité électronique au sein de la filière « sécurité privée » ?

Patrick Lanzafame. Je préfère parler de sphère de la sécurité privée.

Demain, comme je vous l’ai dit, le couple homme-machine qui sera prépondérant et nous nous dirigeons vers des missions de sécurité où l’opérateur sera capable de mettre en œuvre des solutions qui feront appel à plusieurs technologies et intègreront des hommes porteurs de valeur ajoutée pour assurer la mission. On peut imaginer alors que le périmètre de chiffre d’affaires sera inférieur mais que les marges seront plus confortables. Cela implique aussi une remise en question des modèles de recrutement, de formation et une montée significative du niveau de compétences.

Quelle est la place des métiers de la sécurité électronique dans le continuum de sécurité ?

Patrick Lanzafame. Aujourd’hui nous avons les technologies mais on a encore du travail à faire avec les forces de sécurité, que ce soient les polices municipales ou les forces de l’ordre pour agréger nos technologies et voir comment nous pouvons optimiser et fluidifier notre collaboration.

Le GPMSE en quelques chiffres

- 3 pôles d’expertises, 1 Président et 22 administrateurs

- Représentativité patronale de la branche : 9%

- 1 SASU, GPMSE Formation : 300 personnes formées et 200 diplômes décernés en 1 an

- 130 entreprises adhérentes

- 250 entités membres qui représentent un chiffre d'affaires de près d'un milliard d'euros.

- 90% des Télésurveilleurs français sont membres

- 80 % des Installateurs de systèmes électroniques de sécurité français sont membres

> www.gpmse.com

Les adhérents du GPMSE en quelques chiffres

- 2 millions de sites protégés

- 10 millions de citoyens protégés chez eux et sur les lieux de travail - 16 200 salariés, toutes activités confondues

Les chiffres clés de
la sécurité privée

25 000
entreprises
300 000
professionnels
12 milliards d’€
de chiffres d’affaires
6 activités
règlementées
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